Phare du Stiff
1699
Granit
Pierre
32,40 m
Feux : feu rouge à 2 éclats de 20 s
Lanterne : halogène 1000 W
Électrification : 1957
Portée : 24 milles
Automatisé en 1993
2011/07/12 : classé MH
A la fin du XVIIe siècle, l’Etat affirme son emprise sur le littoral, frontière maritime du Royaume. De nombreuses ordonnances viennent contester les droits seigneuriaux, le système des classes est instauré. Cette prise de pouvoir par le droit s’accompagne d’un programme de fortifications et de travaux. La protection du port militaire de Brest, dont Ouessant est le premier verrou, s’inscrit dans cette logique. L’effort de défense des côtes passe donc par la construction de forts et de tours contrôlées par la Marine, dont le Stiff, allumé en 1699. Il s’apparente donc aux premiers phares du Pertuis d’Antioche, et au deuxième feu de Fréhel, à l’entrée de la Baie de Saint-Malo.
La Marine en conserve la gestion jusqu’à la moitié du XIXe siècle, avant de le confier au Service des Phares. Elle procède aux transformations communes à tous les phares anciens : le foyer, alimenté au bois et au charbon, cède la place aux réverbères de l’entrepreneur Tourtille-Sangrain à la fin de l’Ancien Régime. Bordier-Marcet met en place des réflecteurs paraboliques au début des années 1820, avant l’installation d’une optique lenticulaire, peu adaptée à l’architecture militaire plus que centenaire de la tour : sa partie supérieure est modifiée en 1831 et prend son aspect définitif. Les logements des gardiens sont plus tardifs (1885).
Le Stiff est un vestige du regard stratégique et inquiet que l’Etat moderne porte sur le littoral à la fin du XVIIe siècle. C’est un bâtiment hybride : il surveille les bateaux autant qu’il leur signale les dangers de la côte. L’avènement au XIXe siècle d’une signalisation moderne, civile, consacre la séparation de ces deux fonctions, traduites par deux bâtiments, le phare et le sémaphore.
Cote : ENPC PH 125(21) A.13
École nationale des ponts et chaussées